par HRW
Les forces de sécurité kényanes ont soumis au moins 34 personnes à des disparitions forcées au cours des deux années passées lors d’opérations abusives de lutte contre le terrorisme à Nairobi et dans le nord-est du Kenya, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd’hui. Les autorités kényanes devraient mettre fin aux exactions perpétrées lors d’opérations de lutte contre le terrorisme et mener rapidement une enquête sur la disparition forcée et le décès de détenus dans le nord-est du pays.
Le rapport de 87 pages, intitulé « Deaths and Disappearances: Abuses in Counterterrorism Operations in Nairobi and in Northeastern Kenya » (« Décès et disparitions : Exactions commises lors d’opérations de lutte contre le terrorisme à Nairobi et dans le nord-est du Kenya ») documente 34 cas d’opérations de sécurité impliquant plusieurs services au cours desquelles les militaires ont été activement impliqués dans des descentes à domicile et dans d’autres lieux visant à arrêter des personnes prétendument soupçonnées de liens avec le groupe islamiste armé Al-Chabab. Or, des mois — voire plus d’un an après les faits dans certains cas —, les suspects n’ont pas été inculpés et leurs familles sont dans l’incapacité de les localiser. Dans chacun de ces cas, bien que les familles aient signalé la disparition à la police et recherché de l’aide auprès de différentes autorités, ces dernières ne les ont pas informées sur le sort des personnes détenues et aucune enquête digne de ce nom n’a été menée sur les allégations d’abus.
« Les habitants du nord-est du Kenya devraient être protégés contre les attaques perpétrées par Al-Chabab, au lieu d’être soumises à des exactions de la part des autorités », a déclaré Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Détenir des personnes sans révéler à leurs familles le sort qui leur a été réservé constitue un crime sérieux, [aggravant le climat] qui ne fait qu’attiser les sentiments de crainte et de méfiance à l’égard des forces de sécurité. »
Human Rights Watch a passé plus de huit mois à enquêter à Nairobi et dans les comtés du nord-est de Garissa, Wajir et Mandera, interrogeant 117 personnes parmi lesquelles des victimes et des témoins d’opérations de lutte contre le terrorisme, des imams, des responsables gouvernementaux, des journalistes, des juristes, des défenseurs des droits humains, des fonctionnaires de police et des militaires ainsi que des chefs des communautés locales. Human Rights Watch a également mené des entretiens de suivi à Nairobi et par téléphone avec des victimes et des témoins dans le nord-est.
(21 Juillet, 2016)
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